Résidence d’artiste : Bois-Rouge accueille le peintre Allan Stephens
L’artiste-peintre Allan Stephens a été accueilli courant août au sein de la sucrerie de Bois-Rouge, dans le cadre d’une résidence artistique. Durant 5 jours, il s’est fondu dans le quotidien de l’usine, pour retranscrire en peinture son atmosphère, ses salariés et ses équipements. Résultat : une toile haute en couleur, pleine de vie et riche en détails, qui représente magnifiquement l’intérieur de l’usine de Bois-Rouge et ses équipes.
Cette collaboration s’inscrit dans le projet « L’art et l’industrie sur l’île » : dans ce cadre, Allan Stephens part à la rencontre d’une vingtaine de sites industriels locaux, pour réaliser une série de tableaux.
Pourquoi cet attrait pour l’univers industriel ?
J’ai commencé à peindre cet univers il y a une quinzaine d’années, un peu par hasard. Et j’ai découvert que les usines me fascinaient ! J’aime les grosses machines, ça m’inspire beaucoup – visuellement je trouve ça magnifique. J’aime aussi la vie et l’atmosphère qui se dégagent de ce type de tableaux, je trouve qu’il y a quelque chose de très beau dans le fait de voir des personnes exercer leur métier.
Comment choisissez-vous votre angle de vue ?
Pour Bois-Rouge, l’emplacement du point de vue de la toile a été défini selon plusieurs critères. D’abord, la sécurité : s’assurer que le chevalet ne dérange pas et respecte toutes les normes et contraintes de la sucrerie. Mais aussi, choisir un point de vue propice pour raconter l’histoire de l’usine. De là où j’étais, à Bois-Rouge, j’avais une vue plongeante sur un grand espace, avec des équipements intéressants et une arrivée de lumière.
Quel est votre objectif lorsque vous peignez ce type de tableaux ?
Lorsque je peins, j’essaie de raconter une histoire, celle de l’usine et des personnes qui y travaillent. Je suis en quelques sortes dans une démarche de « peinture-reportage » : je peins pour celui qui ne connaît pas l’usine.
Vous peignez donc exactement ce que vous voyez ?
Pas tout à fait ! Il m’arrive de tricher un peu, d’arranger certaines perspectives, de modifier les agencements, ou bien de rajouter des personnes que je n’ai pas forcément vues telles quelles. L’avantage de cet art figuratif, c’est que l’on peut embellir l’histoire, tout en restant fidèle à l’atmosphère et la réalité du lieu que l’on peint.
Comment procédez-vous pour peindre les personnes ?
Pour chaque personne rajoutée à la peinture, je m’assure que l’action qu’elle est en train de réaliser ait un sens. Pour la toile de Bois-Rouge, par exemple, l’une des personnes vérifie l’évaporateur, et l’autre réalise une opération d’ensemencement. C’est important pour moi, toujours dans cette idée de raconter une histoire la plus vraie possible.
Que retenez-vous de votre semaine à Bois-Rouge ?
Le décor de la sucrerie de Bois-Rouge est particulier : la taille des équipements est impressionnante, on entend beaucoup de bruits, il y a de la vapeur et des odeurs générées dans le cadre du process sucrier… c’est très vivant, on ne trouve pas cela dans toutes les usines. J’ai eu beaucoup d’échanges avec les équipes, c’est quelque chose que j’apprécie vraiment : j’adore apprendre sur les métiers et savoir comment chaque machine fonctionne !